Secondes de cordée



Mis à jour le 7/8/2019

          C’est d’un témoignage dont je désire vous parler aujourd’hui… celui d’une épouse de guide de haute montagne qui vient d’écrire un recueil passionnant sur la vie de ces femmes dont on parle rarement… Mais je lui donne la parole :

 

 


- » Ce jour-là, j’étais à cent lieues de m’inquiéter… Je m’apprêtais à quitter mon travail de bonne heure pour faire quelques courses lorsque le téléphone sonna… On ne peut pas imaginer la voix de son enfant à l’autre bout du fil qui vous dit du haut de ses quinze ans : « papa a été pris dans une avalanche, mais n’aie pas peur il est vivant… » page 10


-« … La suite ce sont des mois d’hôpital, 90 jours couché, une succession d’opérations pour tout remettre en place, de la rééducation pendant des mois et des mois… » page 13

 
Brigitte SIMONET (Éditions du Fournel)

 


-« … L’accident, les guides n’aiment pas en parler. Eux ce qui les intéresse c’est la vie. L’accident, c’est une erreur, un mauvais calcul, un mauvais jour, un mauvais choix, la chose qu’il faut oublier, effacer. Ils ne sont pas programmés pour ça. Lorsque cela arrive, ils perdent leurs repères… La femme de guide qui est aussi mère de guide porte un double fardeau lorsqu’elle est confrontée à l’accident… » pages 16-17

 

 


- »… J’avais très envie de leur faire un petit clin d’œil plein d’humour à ces femmes de guide… J’ai choisi de m’intéresser tout particulièrement à celles du secteur Oisans-Ecrins pour la particularité de la vie qui caractérise ce territoire alliant beauté sauvage du paysage, microclimat mais aussi isolement et parfois rudesse des conditions de vie… » page 84


Ces femmes, elles sont guerrières ou secondes de cordée, bouilleuses de marmite ou artistes :


 

 

- »… Ce sont des êtres lunaires (les artistes...) qui vivent dans un monde imaginaire et que le concret du quotidien ennuie profondément. C’est bien pour cela qu’elles ont épousé un guide, pour qu’il les fasse rêver… page 166


C’est avec beaucoup d’humour et d’affection que Brigitte nous les décrit ces femmes… Elle les a rencontrées, elles ont parlé de leur vie de tous les jours, elles se comprennent si bien !

 

 


 

- » … Elles ont en commun une grande joie de vivre et un rapport à la nature très fort… Elles ont acquis au travers des épreuves incontournables qu’apporte la proximité de ce métier, une sagesse et une philosophie qui font qu’elles ont une véritable conscience de la valeur et de la richesse de la vie… » page 200

 

 


Ce livre témoignage est un document très fort sur ces vies particulières dont on ne soupçonne ni les grandes joies ni les difficultés hors du commun puisque « les grands moments de l’existence ont aussi leur prix à payer… » :



« Les larmes sont une rivière qui conduit quelque part, Elles entourent de leur flot le bateau qui emporte la vie de notre âme, viennent le soulever et l’entraîner hors des rochers, hors du terrain sec, vers un lieu nouveau, un endroit meilleur, » Clarissa Pinkola Estès (Femmes qui courent avec les loups) page 156





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