Dans le brouillard

 

Réflexion dominicale

sur une œuvre picturale !

      

Le tableau me dérange

je ne le comprends pas …

Pour s’exprimer, ce peintre a des façons étranges

que je veux décrypter

lentement … pas à pas …

Dans un premier regard

j’y vois deux griffes acérées

deux griffes prêtes à s’agripper, à s’enfoncer,

à triturer,

deux griffes de douleur,

pour s’arracher le cœur …

Peut-être faut-il interpréter le dessin, les couleurs,

dans un autre secteur ?...

Alors, je retourne le tableau

et le dresse tel un flambeau !

Tiens, deux arbres se dévoilent

avec des branches enchevêtrées,

noueuses, près d’une lune blafarde,

vers un ciel si sombre

que je n’y vois que des ombres

et une bouche … dans ce décor pictural !

N’y aurait-il pas un peu de clarté,

un peu d’espoir, un peu de gaîté,

dans ce surprenant tableau bleuté ?...

Encore un tour … un demi-tour … un quart de tour …

Ce sont maintenant des jambes,

prêtes à courir, pressées de s’enfuir …

Des jambes d’enfant

qui détalent en plein champ …

vers quel horizon … pour quelle raison ?...

Allons, je dois trouver autre chose,

il me faut rechercher la cause

de cette œuvre étonnante

qui me déstabilise en me laissant indécise …

Retour à la case départ

dont je veux toujours percer le brouillard …

Les griffes ne seraient-elles pas des doigts ?

des doigts qui dansent,

des doigts qui jouent,

des doigts qui s’envolent

portés par deux mains légères

deux mains stylisées,

amies uniques et inséparables

offertes pour aimer,

voleuses de baisers ?...