Au spectacle

                    Est-ce que ces jours un peu moroses ne vous donnent pas envie d'aller au spectacle ? Juste pour changer d'air ... et revenir ensuite "gonflés à bloc" pour continuer la semaine ?
                  Si c'est le cas, je vous propose un poème sur les conteurs qui savent si bien nous passionner ! J'y ajoute quelques images de ma composition et j'espère ainsi vous distraire agréablement !





Les Jongleurs
Acrylique 46 x 33


Juillet nous promettait une douce soirée,
Bras dessus bras dessous nous avancions gaîment ;
A l’école voisine aurait lieu la veillée,
L’on avait annoncé un numéro brillant !
Nos talons claquaient fort et nos robes légères
Hardiment s’épousaient formant un camaïeu ;
L’année se terminait, nous étions bachelières,
La vie était pour nous du rêve et du ciel bleu !
Nous étions bien placées, pas trop loin de la scène,
Nous pourrions apprécier la finesse du mot !
Le silence se fit à l’arrivée soudaine
D’un duo de conteurs à l’accent parigot.
Leurs histoires étaient drôles, un peu rocambolesques,
                             Partout fusaient les rires et applaudissements...
                             Ils savaient assortir leurs numéros burlesques
                             De facéties multiples aux aspects truculents...



Bien après leur départ le public en goguette
Commentait leurs boutades, enjoué et ravi ;
Quand alors, à leur place, irisé de paillettes
Surgit un personnage à l’air indéfini...



Un silence surpris naquit dans la pénombre,
                                      Un seul rai de lumière inondant l’inconnu ;
            Le chapeau sur les yeux, dans un vêtement sombre,
                                      Son étrange magie nous prit au dépourvu...

Alors que les questions fourmillaient dans ma tête,
Une douce musique arriva jusqu'à nous
Accompagnée, bientôt, par la voix du poète,
Le charme et l’émotion étaient au rendez-vous...

         Car il savait parler d’amour et de jeunesse,
     Lançant avec brio des chants malicieux ;
            Modulant son discours, passant avec justesse
De la badinerie aux thèmes sérieux...
A l’ultime note pleurant sa solitude,
La voix mélodieuse se tût de concert...
La salle enthousiasmée cria sa gratitude
A ce sublime artiste au faciès recouvert.



C’est alors qu’il ôta, d’une bourrade gauche,
La cape recouvrant son corps si bien caché...
                                     La foule, sidérée, découvrit un bancroche,
                                     Un être disgracieux, démuni, torturé...

Que croyez-vous que firent, éblouis de lumière
Ces spectateurs pantois, confondus, interdits ?
Ils se mirent debout, dans un élan sincère
Acclamèrent longtemps du chantre le génie ! 

 
Masque (huile)

 




                             

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